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27 août 2014

Des lendemains qui chantent ou un portrait de la "génération Mitterrand" (Nicolas Castro, 2014)

Ma famille se moque régulièrement de moi quant à mes goûts cinématographiques. C'est encore arrivé cette semaine: je suis partie voir Des lendemains qui chantent de Nicolas Castro et on était...SIX dans la salle. Non, ce n'est pas un obscur film d'un coin perdu de la planète, non il n'y a pas de sous-titres de dix lignes et non, ce n'est pas un drame faisant couler des litres et des litres de larmes. Cet article est un plaidoyer autant pour le film que pour mes goûts en matière de film.

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De 1981 à 2002, on suit le chemin d'Olivier et de Léon Kandel ainsi que de leur ami Sylvain Thalbaut, tous trois originaires de Saint-Etienne. Si l'aîné Olivier (joué par le grinçant Gaspar Proust) abandonne ses ambitions de gaucho révolutionnaire pour devenir un pro du marketing politique, Léon (joué par Pio Marmaï) conserve ses idéaux...et à l'inverse conserve rarement son poste de journaliste. Quant à Sylvain, gaucho de coeur mais surtout de raison, il réussit dans les nouvelles technologies de l'époque (ah, le minitel et ses sites porno!!!). N'oublions pas non plus Laetitia Casta qui joue Noémie, une jeune énarque, conseillère proche de Mitterrand qui refuse les compromis politiques et André Dussolier, père des deux jeunes Kandel et magnifique dans le rôle du père syndicaliste qui se sent abandonné par la gauche et qui finit par mettre de côté ses activités militantes.

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J'ai vraiment aimé ce film. Je vais chercher une argumentation logique et claire mais là, c'est un coup de coeur. Le truc, c'est que ce film, c'est un peu une bouffée de nostalgie. Etant née en 1986, quand je vois certaines images ou certaines situations, je me suis dit "oh oui, j'ai connu ça!!!"...alors que la seule ado qui était présente pendant le film, a demandé à la sortie à sa mère comment on se voyait entre copains si on pouvait pas se prévenir par portable (c'est là qu'on se dit qu'on a vieilli et que comme un vieux con, on se dit qu'on est content de ne pas être cette nouvelle génération sic!).

En même temps, j'étais trop jeune pour comprendre la politique française de l'époque et c'est donc intéressant de voir comment les personnages de cette histoire réagissent face à cette gauche idéaliste qui devient une gauche capitaliste, à un Mitterrand qui dit publiquement apprécier Bernard Tapie et qui refuse d'admettre avoir placé ses collaborateurs sur écoute téléphonique. Le mot "crise" revient assez souvent dans le film; comme quoi, ce mot que moi j'utilise aujourd'hui, c'était le mot de mes parents dans les années 1980.

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Ce film est une comédie. Il y a bien des moments d'émotion mais l'histoire est autant politique que familiale et les personnages vivent de sacrées péripéties et sortent de magnifiques répliques (voire Ramzy et son "tu veux connaître mille délices, viens lécher mon pain d'épices"...il faut voir le film pour remettre cela en contexte). Mais la question qui est posée est aussi de savoir si, en tant qu'individu, on va évoluer fortement, garder certaines de nos convictions ou non, se ramollir, devenir condescendant, changer radicalement de vie...Et le réalisateur transpose également ces questionnements dans le domaine de la politique et du journalisme.

Le film est encore en salles. Alors, si vous voulez voir autre chose que Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu qui squatte horriblement l'affiche depuis mai, foncez! Je vous laisse avec la bande annonce:

DES LENDEMAINS QUI CHANTENT Bande Annonce

NB: et si il y avait si peu de monde, c'est que peut-être tous les Douaisiens sont déjà venus voir le film...ou que je fais exprès d'attendre une semaine pour ne pas avoir de monde, en choisissant en plus un horaire où je me dis qu'il n'y aura personne (moi misanthrope pfff ^^).

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