Marie Laberge, Le goût du bonheur, tome 3: Florent
En littérature, je vous ai déjà parlé de Marie Laberge, cette auteure québécoise à l'origine de la saga Le goût du bonheur. Après le tome 1 Gabrielle et le tome 2 Adélaïde, voici le dernier des 3 tomes, Florent.
Ma super collègue prêteuse de livres m'avait prévenu: elle m'avait dit que ce serait plus difficile de venir à bout de ce dernier tome et qu'il me faudrait plus de temps pour le lire. Au départ, quand j'ai vu le troisième tome, je me suis dit que, comme il était plus épais (1091 pages cette fois ci), ça allait prendre un peu plus de temps. Mais le souci n'est pas dû au volume du livre qu'à l'intrigue qui s'essouffle et à la part de plus en plus importante des personnages secondaires qui noient quelque peu la trame des personnages principaux.
Le roman s'étale du début des années 1950, juste après le meurtre de Nic McNally et de sa fille au début des années 1960 et se clôt sur un futur mariage. Le problème est que l'on est partagé ici: on a à la fois envie de savoir ce qui arrive aux personnages car ils nous sont devenus familiers et, en même temps, on trouve que l'auteur exagère. Voici les trois raisons qui font que Marie Laberge aurait dû faire deux tomes et non trois pour Le goût du bonheur.
1) J'avais déjà évoqué la signification du titre de la saga: Le goût du bonheur renvoie au fait que les personnages s'approchent du bonheur, voire le goûtent pendant quelque temps...puis tout s'effondre et le grand malheur s'abat. Je suis d'accord avec le fait que la vie n'est pas le monde merveilleux des bisounours...mais là l'auteur exagère totalement. Entre deux assassinats, deux cancers, deux viols, un homme qui s'immole et des tentatives de meurtre, il y a un moment où l'on dit stop. Une famille qui a autant de malheur perd le sourire.
2) Le titre de ce tome 3 est Florent...mais le personnage est devenu secondaire. Dans les deux tomes précédents, il a bien plus de consistance et de combattivité que dans le tome 3. Et Marie Laberge n'hésite pas à lui en faire voir de toutes les couleurs, tout en ne développant pas assez le personnage qui est plus un confident qu'un acteur qui agit.
3) on finit ici par être engloutie par les multiples intrigues qui se développent. Il y a les anciens personnages dont on aimerait entendre plus parler, et la jeune génération qu'on voudrait connaître mais qui est évoquée par petites touches...parfois avec trois cent pages d'écart, ce qui fait qu'on perd un peu le fil. J'aurais également aimé voir le personnage d'Adélaïde être moins "casse-pied". On sait dès le premier tome qu'Adelaïde a du caractère mais là, il y a quelques claques qui se perdent. C'est la seule à qui l'on propose un bonheur complet...et qui le refuse. Et pas qu'une fois en plus?!
Pour terminer, je dirai que ceux qui se sont mis à la lecture de la saga la termineront car on est poussé par la curiosité. Mais, et même si je suis un peu dure sur cet article, on a vraiment l'impression que l'auteure a été ici en panne d'inspiration et qu'elle a donc chagé les personnages en mauvaises nouvelles pour qu'on ne remarque pas l'essouflement de l'histoire. Super collègue, tu avais raison quand tu m'avais confié ton sentiment mitigé sur ce roman. Sur ce, bone lecture quand même.