Scream 4 - Wes Craven

Les années 2000 et les années 2011 sont propices aux non-innovations cinématographiques. Si l'on compte les reboots en tout genre, les remakes plus ou moins réussis et les suites à rallonges de sagas généralement cultes, la saga Scream n'a pas échappé aux système avec la création d'une quatrième suite, venant combler un troisième opus plutôt mal réussit, avec un scénario pour le moins plus alambiqué... 

Si Scream 4 revient aux origines de la saga mais en en remaniant les règles. Chronique d'un film plus ou moins réussi...

Les habitants de Woodsboro s'apprêtent à fêter l'anniversaire des meurtres du premier opus, 10 ans après les meurtres du tournage de Stab 3. Pour l'occasion, Sidney a écrit un livre lui permettant de s'exorciser, et revient dans sa ville d'origine pour y promouvoir son livre. Mais, dans la librairie lors de la présentation, Deewey l'interrompt car deux meurtres ont été commis sur des adolescentes regardant Stab 7. Parmi les amis des victimes se trouve Jill Roberts, la cousine de Sidney. Les amis de cette dernière sont progressivement victimes de Ghostface et Sidney, Gale et Deewey doivent faire face à un tueur qui change les règles en les adaptant à la société et aux nouveaux moyens de communication...

Scream 4 évolue et se met au goût du jour avec de nouvelles règles, mais aussi l'utilisation des nouveaux médias et réseaux de communication. On retrouve au commande le duo Kevin Williamson et Wes Craven qui se moque de cette nouvelle génération télé-réalité qui arrive en haut des médias juste par des émissions télé absurdes, avec des comportements tout aussi grotesques.

Les codes sont nouveaux, même s'ils découlent des classiques mais s'en écarte et c'est la l'occasion de se moquer de tout. Tous les genres y passe : le slasher qui revient toujours, les suites de plus en plus nombreuses, les remakes qui ne respectent pas les films originaux (la dernière phrase de Sidney Prescott est en cela évocatrice, Wes Craven montrant sa colère contre le nouveau "Griffes de la nuit"). "On ne déconne pas avec l'original" est le fil rouge de tout le film dont de nombreuses scènes s'inspirent du premier opus : le meurtre dans le garage, le tueur double, la scène finale dans la maison.

Bref, on subit tout le long du film des meurtres qui, s'ils sont plus sanglants, plus trash et plus gore, ressemblent à s'y méprendre à ce que l'on connaît et ce que l'on a déjà vu. C'est un point qui est heureusement rattrapé par un scénario qui se tient et surtout qui se base sur l'utilisation nouvelle d'Internet. Tout est permis et le tueur n'a plus aucun autre mobile de tuer que celui de s'amuser, devenir célèbre. Satyre de notre société, Scream 4 use et abuse de cette critique avec parfois peu de subtilité, les allusions à Bruce Willis étant les plus visibles.

Côté acteurs, nos anciens ont vieillis, Courteney Cox se montrant la plus fatiguée (et bistourée) des trois. Quand aux nouveaux jeunes acteurs, ils sont pétillants et plein de peps, voir d'humour. On passe un bon moment, avec de bonnes doses d'hémoglobine. Mention spéciale à Hayden Pannetière qui joue très bien les scream queen mais pas trop "scream".

Notons aussi des victimes un peu plus idiotes, qui ne se souviennent pas des règles, et courent s'enfermer afin d'échapper au tueur....

2011 - Scream 4 - Wes Craven

Comments

[Julian Sloane]

Même s'il est meilleur que le troisième opus, j'en suis assez déçu et attends plus de la série qui sortira cet été et sera dirigée par Wes Craven. A trop vouloir se moquer du genre, on ne fait plus de film d'horreur et on se demande si Scream 4 est une suite de Scream ou de Scary Movie.