Premier volume d'une trilogie canadienne: Marie Laberge, Le goût du bonheur, t.1 Gabrielle

Par petites touches, vous savez que je suis prof et je vous parle de temps à autre de mes collègues. Parmi eux, il y a ma "super collègue" qui me prête des bouquins. Et bien, cet article lui est dédicacée: N.D, tu m'as fait découvrir un super livre et, comme promis, voici mon article. Encore merci super collègue!!!

L'ouvrage est donc celui de Marie Laberge, Le Goût du bonheur. Cette chronique familiale est découpée en trois tomes, Gabrielle, Adelaïde, Florent. Le tome 1 est Gabrielle et est paru en 2007.

L'intrigue a lieu au Canada, au Québec plus précisément. On y suit l'évolution de la famille Miller. Gabrielle Béguin, née en 1900 et catholique d'origine française, a épousé en 1921 Edward Miller, catholique de père mais ayant eu une mère Irlandaise et protestante. Scandale à l'époque! Et pourtant, en 1928, la famille a 5 enfants et nage dans le bonheur. Cette famille entretient des liens étroits avec les soeurs de Gabrielle, Germaine et Georgina et leurs enfants. De 1928 à 1941, nous suivons les personnages de cette famille qui s'aime, subit des coups durs, et est marquée par les événements qui ont lieu dans leur pays et le monde à la même époque. Vers la fin du tome 1, le glissement se fait et le personnage de Gabrielle s'installe dans l'ombre tandis que sa première fille, Adelaïde, entre en pleine lumière et fait rebondir l'intrigue.

Après cette présentation assez sèche de l'histoire, venons-en aux raisons qui font qu'on ne peut lâcher ce livre et qu'on finit par le lire...au détriment de la correction de multiples paquets de copies sic.

1) Plus qu'une simple chronique familiale, on pourrait presque parler de mémoire d'une époque. On suit aussi l'évolution du Québec de 1928 à 1941, les difficiles relations de cette province francophone avec le reste du Canada anglophone. Il y a d'ailleurs plusieurs plusieurs pages dans le roman où les villes de Québec et de Montréal sont comparées et où la fourmilière montréalaise s'oppose à la bien tranquille Québec. Les événements mondiaux sont également évoqués, notamment la montée des totalitarismes en Europe, la montée au pouvoir de Mussolini et d'Hitler.

2) Les personnages de cette chronique sont hauts en couleurs! En 1928, Gabrielle est présentée comme une femme en avance sur son époque: elle prône l'aide aux enfants d'ouvriers, ouvre un centre d'aide aux familles les plus pauvres, milite pour le droit de vote des femmes et...refuse de croire l'Eglise qui dit que le sexe doit seulement être lié à la reproduction. Dans l'ensemble du roman, on suit quinze personnes et tous sont attachants, ont un passé, des brisures qui font que l'on s'attache. J'ai, pour ma part, beaucoup apprécié le personnage d'Isabelle, la 2è nièce de Gabrielle.

3) Moi qui enseigne l'histoire géo européenne, changer de continents et de sociétés était super intéressant. Et ce n'est pas plombant ou ennuyeux. Toutes les informations historiques ou culturelles sont distillées avec discrétion. L'auteure utilise pas mal d'expressions québécoises (un lexique est d'ailleurs proposé en fin d'ouvrage) mais passé les premières pages, cela se lit très facilement et les mêmes expressions reviennent assez souvent.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un ouvrage aussi prenant: on rit, on s'attendrit voir on pleure sur le bouquin (promis super collègue, je n'ai pas pleuré sur les pages et je n'ai pas crée d'auréoles dessus ^^). Vous pouvez le lire sans aucune hésitation...et moi, j'avoue que j'attends que ma super collègue me prête le tome 2 ^^. Bonne lecture!!!

Comments

[N. D.]

Promis! Le deuxième volume demain dans ton casier!

Désolée de t'avoir retardée dans tes corrections mais je suis ravie que ce roman t'ai plu. J'ai dévoré le 1er volume cet été et viens de finir le 3ème. Pratiquement 3 mois en compagnie de Gabrielle, Nic, Adélaïde, Florent... Que de bons moments de lecture.

Merci pour cet article qui reflète bien ce qui j'y ai ressenti.